Page:Du halde description de la chine volume 4.djvu/479

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montagnes jusqu'au lieu où nous campâmes, peut avoir valu soixante lys au nord-ouest, tous les détours précomptés ; cette rivière sépare les États d'Onhiot de ceux de Parin. Le 14 nous fîmes soixante lys. Les vingt-cinq premiers au nord-nord-ouest, et le reste presque toujours au nord, excepté les six derniers, que nous prîmes beaucoup de l'ouest ; tout compté, j'estime la route au nord, un quart de nord-ouest. Nous marchâmes toujours dans de petites plaines, ou dans des vallées, entre de petites hauteurs ; tout y était plein de broussailles, d'arbrisseaux, et d'excellents fourrages. Le terrain était sablonneux, à la réserve des vallées, où il y avait quelques endroits marécageux, et pleins d'eau. Nous trouvâmes en deux ou trois lieux des tentes de Mongous, qui avaient labouré quelques morceaux de terre. Nous campâmes dans une belle plaine, sur les bords d'une rivière, nommée Hata mouren, ou Hara mouren, qui coule au milieu, du nord-ouest au sud, en un lieu nommé Katchigue elefou Pourhasoutai. Cette plaine est la plus belle prairie que nous ayions encore vue. Au nord de cette prairie, à trois lys environ de la rivière, entre des montagnes, est située la maison du régulo de Parin, qui est kiun vang ; à quelque distance est celle de sa mère, qui est sœur aînée de l'empereur Chun chi. Tout proche est celle de la fille aînée de l'empereur Cang hi qui est mariée au petit-fils de la sœur de Chun chi, et ce petit-fils est frère du régulo de Parin. Toutes ces maisons sont commodes, grandes, bien bâties, et fort propres ; elles ont été construites aux dépens de l'empereur, par des ouvriers envoyés exprès de Peking. On y trouve encore quelques autres maisons, et beaucoup de tentes dans la plaine, le long de la rivière. Les terres sont labourées aux environs ; nos tagin et les mandarins de leur suite allèrent rendre leurs respects aux deux princesses, qui les reçurent la fort bien, et leur firent grande chère à la mode du pays. Pour nous autres, nous suivîmes le grand chemin que prenait le bagage, n'ayant pas jugé à propos d'accompagner nos grands dans cette visite. La rivière de Hara mouren prend, dit-on, sa source dans le pays d'Outchou Moutchin, et elle va se joindre à la rivière Sira mouren. Nous prîmes la hauteur du pôle, qui était de 48 degrés 41 minutes. Nos tagin étant arrivés au camp, nous rapportèrent qu'ils avaient appris des princesses, auxquelles ils venaient de rendre visite, que le matin elles avaient encore senti un tremblement de terre vers les huit heures, mais moindre que celui des jours précédents, qui avait été si considérable en ce lieu là, qu'il les avait obligées d'aller camper sous des tentes ; pour nous qui marchions à cheval, nous ne nous en aperçûmes pas. Le 15 nous fîmes soixante lys, toujours dans la même prairie, au nord un quart de nord-ouest, côtoyant la rivière de Hara mouren qui serpente dans la plaine, et nous vînmes camper sur les bords de la même rivière, proche d'une montagne, nommée Hara hata, ou Kairé hata,