Page:Du halde description de la chine volume 4.djvu/493

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Nous allâmes ensuite à notre camp, qui était à deux lys environ des bords du lac, justement à son extrémité occidentale, ou plutôt au sud-ouest ; car le lac, dans sa longueur, qui est, dit-on, de plus de deux cents lys, gît du sud-ouest au nord-est ; ce lieu s'appelle Dalai tchoye tchong dalaï, et c'est le nom qu'on donne au lac pour marquer sa grandeur ; car ce mot signifie, mer. Les pêcheurs prirent seulement trois ou quatre grandes carpes, et peu de petits poissons. Nous ne pûmes prendre la hauteur méridienne à cause que le temps fut couvert, mais nous estimâmes la hauteur du pôle à 48 degrés 46 minutes. Il vint encore des taikis ou Kalkas saluer nos tagin, et leur offrir des présents ; d'autres Kalkas amenèrent des chameaux et des chevaux pour les troquer avec autres choses. Le 12 nous fîmes 60 lys à l'ouest, six degrés vers le nord, dans un pays toujours fort découvert, et assez uni durant cinquante lys, après quoi nous passâmes une petite montagne, ou colline, qui continue depuis la montagne Toulan hara jusques auprès de la rivière de Kerlon. Nous vînmes camper proche de ses bords, en un lieu nommé Kerlonni altroi emou, au sud de la rivière, elle coule dans une plaine d'environ une lieue et plus de largeur, c'est une très belle prairie et pleine d'excellents pâturages ; nous campâmes au pied d'une colline et au nord de la rivière, il y avait aussi des collines qui paraissaient fort arides, aussi bien que celles qui sont du côté du sud ; l'eau de cette rivière est très bonne et très saine. La hauteur méridienne fut en notre camp de 62 degrés 12 minutes, qui donnent 48 degrés 48 minutes de hauteur du pôle. Le 13 nous fîmes 70 lys ; les quinze premiers au sud-sud-ouest, ensuite quinze ou vingt au sud-ouest, tantôt un peu plus au sud, et tantôt un peu plus à l'ouest ; vers la fin nous fîmes une assez bonne traite droit à l'ouest, prenant même quelquefois un peu du nord, de sorte que j'estime le tout soixante lys au sud-ouest, un quart d'ouest ; nous changions ainsi de rhumb, pour suivre le chemin le plus aisé, et pour éviter les marais qui sont dans la prairie où coule le Kerlon ; nous marchâmes près des deux tiers du chemin dans des collines d'un sable dur, où il y avait beaucoup de petites pierres d'agate, mais commune ; nous eûmes toujours le Kerlon à côté, et à notre nord ; nous le côtoyâmes d'assez loin, tant à cause des marais, qu'à cause des grands détours qu'il fait, tantôt vers le nord, et tantôt vers le sud. Après avoir fait cinquante lys, nous passâmes à la vue d'un étang médiocre, où Tche tching han avait son camp, et d'où il avait décampé depuis deux jours, pour aller un peu plus vers l'ouest, sur les bords du Kerlon. Nous campâmes, nous autres, sur le bord de la prairie, au milieu de laquelle cette rivière coule, en un lieu nommé Tuéré nor ; cette prairie est toujours large de plus d'une lieue, et pleine d'excellents pâturages. Nous trouvâmes la hauteur méridienne de notre camp de 63 degrés 18 minutes, ce qui donne 48 degrés de hauteur du pôle.