Page:Du halde description de la chine volume 4.djvu/495

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dur, couvert de très peu d'herbe, sans eau, et sans arbres ; nous eûmes toujours le Kerlon au sud, tantôt plus loin, tantôt plus près ; mais nous nous en éloignâmes bien de quarante ou cinquante lys, parce qu'il tourne autour de ces montagnes, où il fait un si grand détour, qu'on nous assura que si nous l'avions voulu suivre, il aurait fallu faire encore plus d'une fois autant de chemin que nous en fîmes, et employer trois jours pour nous rendre au lieu où nous vînmes camper sur les bords de cette même rivière. Ce lieu s'appelle Kerlonni tchik tchirra. Le Kerlon y a toujours sur ses bords une très belle prairie, et pleine d'excellents pâturages. Nous voyions de notre camp à l'est-sud-est ces montagnes que nous avions passées, elles s'appellent Horobot, parce qu'elles ressemblent assez au corps d'un chameau ; il y en a deux près l'une de l'autre, qui ne représentent pas mal les deux bosses que les chameaux de ce pays-ci ont sur le dos. Ce fut le long de ces montagnes et dans la même plaine, que nous passâmes en allant à Niptchou, il y a neuf ans ; après avoir passé la rivière de Kerlon dans l'endroit qui est au midi de ces montagnes, à peu près à soixante-dix ou quatre-vingt lys au midi du lieu où nous étions campés, ce qui s'accorde assez bien, tant avec la hauteur du pôle, que j'y observai alors, et que je trouvai de 48 degrés 5 minutes, qu'avec celle que nous observâmes à sept ou huit lys de notre camp, à l'entrée de la prairie, dans laquelle serpente cette rivière ; car nous y trouvâmes la hauteur méridienne de 68 degrés 3 minutes, qui donnent 48 degrés 30 minutes de hauteur du pôle. On pêcha encore quantité de poissons dans la rivière, l'eau en était moins trouble. Le 16 nous fîmes 66 lys ; les vingt premiers à l'ouest, dans la même plaine ; ensuite nous passâmes une petite hauteur, et nous tournâmes du côté du sud depuis l'ouest jusqu'au sud-ouest un quart de nord ; de sorte qu'il faut mettre, tout compensé, environ 63 lys au sud-ouest un quart d'ouest ; nous eûmes toujours le Kerlon au nord, il y fait un assez grand tour, mais bien moindre que celui du jour précédent. Il n'y avait ni montagnes, ni hauteurs considérables entre lui et nous. Le pays était aussi fort découvert de toutes parts, le terrain toujours sablonneux et ingrat, excepté 12 ou 15 lys aux environs du Kerlon, où la prairie dans laquelle il serpente a à peu près cette largeur. Le terrain de cette prairie est partout plus bas que le reste de la plaine, et il y avait d'excellents pâturages. Nous ne pûmes prendre la hauteur méridienne, parce que le temps était couvert ; le lieu où nous campâmes s'appelle Ton koul tchi ava ; nous y estimâmes la hauteur du pôle 48 degrés 19 minutes. Un taiki Kalka vint visiter nos tagin, c'est le lieutenant général de l'étendard de Tche tching han. Le 17 nous fîmes 63 lys ; les vingt premiers presque droit au sud-ouest ; ensuite nous prîmes vers l'ouest-sud-ouest, et nous fîmes les trente derniers à l'ouest-sud-ouest, et quatre ou cinq degrés davantage vers le sud ; nous marchâmes toujours dans un pays fort découvert et l'on ne voyait