Page:Du halde description de la chine volume 4.djvu/516

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moindre, n'ayant dans sa plus grande étendue d'orient en occident qu'environ six degrés. Nous ne sommes point entrés dans le royaume, comme je l'ai dit ailleurs, pour pouvoir parler avec une entière certitude de la nature des terres ; mais ce que nous en avons vu sur les frontières, est très bien cultivé à la manière des Chinois du midi. Un seigneur tartare que l'empereur y a envoyé, suivi d'un petit mandarin du Tribunal des mathématiques, nous a rapporté que le pays est bon, et qu'il produit abondamment ce qui est nécessaire à la vie, du riz, du blé, du millet, et d'autres grains. C'est ce seigneur qui en a rapporté la carte, telle qu'elle est dans le palais du roi. Comme il ne passa pas la cour, il ne nous a donné que les mesures du chemin qu'il fit pour y aller, depuis la ville de Fong hoang tching, l'ayant fait mesurer à la corde ; Fong hoang tching est au bout oriental de la palissade de Quan tong ; nous y avons été, et c'est sur ce point fixe qu'on a commencé à marquer sa largeur. Nous avons trouvé par des observations immédiates sa hauteur à 40 degrés 30 minutes 20 secondes ; sa longitude nous vient au septième degré 42 minutes, à l'orient duquel est la borne occidentale de la Corée sous la famille régnante ; car après les guerres des Coréens avec les Mantcheoux, qui les subjuguèrent avant que d'attaquer la Chine, on convint enfin qu'on laisserait un espace inhabité, entre la palissade et les limites de la Corée. Ces limites sont marqués par des points sur la carte. Comme nous n'avons point vu nous-mêmes le dedans du royaume, ni la côte de la mer, nous n'avons garde de donner cette carte comme un ouvrage fini, mais seulement comme le meilleur qui ait paru, personne n'ayant eu la facilité, ni le moyen de s'informer en détail de la situation des villes, et du cours des rivières. Les limites de toute la partie septentrionale, et de ce que nous avons parcouru à l'occident, ayant été mesurées géométriquement, et fixées par des hauteurs, nous nous en sommes ensuite servis, pour réduire le reste aux vrais termes de longitude, car il est certain que c'est là sa plus grande largeur. De même le chemin fait par le seigneur tartare, et mesuré à la corde, depuis Fong hoang tching, nous a fait juger de la valeur des autres mesures de ce royaume, marquées sur la carte du roi. Ayant de même la hauteur de la cour de la Corée, que le mathématicien chinois a trouvée de 37 degrés 38 minutes 20 secondes, et la comparant avec nos hauteurs septentrionales, nous sommes assurés de la longueur du septentrion au midi, du moins pour cinq degrés et demi. Il faudrait encore quelques observations sur les côtes méridionales et orientales, pour n'avoir plus rien à souhaiter sur la Corée, par rapport à la géographie universelle de l'Asie. Les fleuves les plus considérables, qui sont sa défense autant que ses richesses, sont Yalou et Toumen, qui sont nommés sur la carte en langue mantcheou, yahu oula, toumen oula. Le mot oula a en langue mantcheou