Page:Du halde description de la chine volume 4.djvu/523

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La demande énoncée dans ce placet fut goûtée de l'empereur ; il ordonna qu'on reconduisit le prince aux frais de l'empire, et avec un cortège convenable ; il fit plus, il rendit la liberté à tous les prisonniers coréens, et fit publier une amnistie générale pour tout le passé. De son côté, le roi de Corée fit l'hommage ordinaire, offrit le tribut, et reçut le calendrier chinois pour l'année courante, qui était la troisième de Coblai, à qui on donne aussi dans l'histoire le nom de Chi tsou. Depuis ce temps là, la Corée a conservé la même forme de gouvernement ; ses rois ont régné dépendamment des empereurs chinois, sans perdre les droits de souveraineté qu'ils ont sur leurs peuples. Dès que le fondateur de la première famille Ming eut chassé de la Chine celle des Yuen, le roi de Corée offrit l'hommage et le tribut, qui fut reçu sans la moindre opposition. La famille régnante Tsing, depuis qu'elle possède paisiblement l'empire, n'exige des Coréens que les mêmes devoirs. Aussitôt que le roi de Corée est mort, l'empereur députe vers son fils deux grands de sa cour, pour lui conférer le titre de Koué vang, c'est-à-dire, de roi ; lorsque le roi de Corée craint qu'il n'y ait du trouble après sa mort, il nomme de son vivant un prince héritier, et il prie l'empereur de le confirmer.

Le prince reçoit à genoux l'investiture, et fait présent aux envoyés d'un certain nombre de choses déterminées, et d'une somme d'argent qui monte à 800 taëls. Le ministre de Corée apporte ensuite le tribut, et vient battre de la tête contre terre devant l'empereur. La princesse même, épouse du roi, ne prend point le titre de reine, qu'après l'avoir reçu de l'empereur. Comme le cérémonial est réglé, il n'y a jamais aucune semence de querelle ni de guerre. C'est ainsi que la Corée jouit depuis un grand nombre d'années des douceurs de la paix.

Histoire abrégée de la Corée