Page:Du halde description de la chine volume 4.djvu/533

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nul avantage à la Chine, et lui causait au contraire plusieurs sortes de maux. Les Leao de leur côté se plaignaient de ce que les Coréens étant, disaient-ils, leurs esclaves, les empereurs chinois ne laissaient pas de traiter leurs ambassadeurs avec toute sorte de distinction. Les Niutché 1 furent d'abord esclaves des Coréens ; mais les choses changèrent de face, et les Niutché s'étant rendus puissants, les Coréens leur furent soumis à leur tour. Kao tsong empereur de la dynastie des Song, qui commença à régner l'an 1127 envoya Houli ambassadeur en Corée, de crainte que les Coréens ne se liguassent avec les Kin, ou Niutché, qui venaient d'éteindre les Leao. Dans le même temps les Kin y envoyèrent Vang tchu, avec des patentes pour créer le roi de Corée, dans l'appréhension pareille où ils étaient, qu'ils ne se joignissent aux Chinois. Sous le règne de Li tsong, de la dynastie des Yuen, Tché, roi de Corée, envoya son fils Tching, héritier présomptif de sa couronne, rendre hommage en personne. Mais Tché étant mort, Tching revint aussitôt prendre possession de ses États, dont il reçut la confirmation des Yuen. Depuis l'an de sa création jusqu'à la trente-unième année du règne de Hou bilai, comme le nomment les Tartares (c’est le Coblaï de Marc Pol), ou Chi tsou comme le nomment les Chinois, c'est-à-dire, jusqu'à l'an 1291 il avait payé trente-six fois le tribut.

Ce fut en ce temps-là que Hou bilai voulut entreprendre la conquête du Japon ; comme il savait que la Corée en est voisine, son dessein était de se servir