Page:Du halde description de la chine volume 4.djvu/566

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plus grande discussion qu'on n'en veut entreprendre ici. Ce qui a paru indiqué moins positivement dans toute l'étendue de cet espace, est un intervalle entre le Don et Astracan, qui ne prend que 5 degrés et demi, sur près de 49 degrés que M. d'Anville compte entre Paris et Astracan. Or il est à présumer qu'un espace de 5 degrés et demi, n'est pas assez considérable pour donner lieu à quelque erreur de grande conséquence, sur une quantité de longitude qui vaut environ neuf fois autant. On pourrait rendre raison de chacune des positions de lieu, qui composent cette portion de carte dont il s'agit, mais on se contentera de toucher à ce qu'il y a de plus essentiel. La plupart des lieux situés tant sur le Sihon, que sur le Gihon, n'ont été mis en place qu'en conséquence de la position de la célèbre ville de Samarcande. M. d'Anville a jugé que la différence de longitude, marquée dans les tables d'Ouloug beg, entre les villes de Sultanié et de Samarcande, convenait exactement à l'idée qu'on pouvait prendre d'ailleurs de la distance de ces villes. La position de Sultanié lui paraît connue relativement à celle d'Ispahan, et à la partie méridionale de la mer Caspienne, par des études, et un essai particulier de carte qu'il a fait sur la Perse. Samarcande étant en place, M. d'Anville y a joint Bokara, et les lieux situés sur le Gihon jusqu'à Termed. De Balk et de Termed, il s’est étendu en remontant jusqu'à Badakshan. Les latitudes de ces villes sont données par les orientaux. La différence qu'ils mettent dans leurs longitudes, paraît souvent d'accord avec les distances marquées par les géographes, ou par les historiens. Le premier lieu placé sur le Sihon, ou Sirr, a été Kogende. M. d'Anville est persuadé que la latitude de ce lieu, et la différence de longitude avec Samarcande, selon qu'elle résulte de la table de l'astronome Nassir eddin, conviennent à la distance de ces villes, indiquée par le géographe de Nubie, et autres. Presque toutes les villes qui sont au-dessus de Kogende, dans la contrée de Fergana, et celles qui sont au-dessous, c’est-à-dire, Al shash, Tuncat, Esfijab, Otrar, Taraz, et autres, ont leur latitude et différence en longitude marquées dans les tables de Nassir eddin, d'Ouloug beg, et des autres astronomes orientaux cités par Aboulfeda. M. d'Anville ayant lu avec soin, non seulement les auteurs qui ont écrit particulièrement en géographes, mais même les historiens qui ont traité des guerres et révolutions, dont ce pays a été si fort agité, n'a point remarqué que ces positions des villes du Sihon, ne pussent convenir et s'accorder avec un grand nombre de circonstances particulières par lui combinées, tant par rapport à la situation de ces villes, que pour connaître les autres circonstances géographiques du pays dont il s'agit. On ne peut pas se figurer que le Grand Ouloug beg, qui a régné dans la Trans-Oxiane, et qui a donné les meilleures tables des longitudes et latitudes des étoiles que nous ayons des orientaux, n'ait pas connu les latitudes des villes principales de son royaume. Les astronomes de l'orient s'accordent à mettre les villes d'Aksikat, et d'Andugan, qui sont les principales de Fergâne,