Aller au contenu

Page:Dubois - Le Pantcha-Tantra ou les cinq ruses.djvu/126

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
106
LE CHAMEAU, LE RENARD,

te conduirons à la demeure du lion notre maître et nous t’introduirons auprès de lui.

Le chameau ne se défiait d’aucune trahison de la part du renard. Il suivit ses conseils et l’accompagna auprès du lion. Le renard en l’introduisant rapporta à son maître les motifs qui avaient engagé ce nouveau venu à se réfugier dans ce désert, où il désirait finir ses jours à l’ombre de sa puissante protection.

Le lion reçut le chameau avec bonté, le traita avec douceur, devint familier avec lui, et fut si satisfait de son bon naturel, qu’il lui accorda toute sa confiance et le fit son premier ministre. Les trois amis qui l’avaient introduit, voyant l’ascendant que ce nouveau venu avait gagné sur l’esprit de leur maître, ne savaient quel moyen prendre pour exécuter leur premier dessein et faire périr le chameau par la griffe du lion.

Sur ces entrefaites, le roi lion vint à tomber malade, et comme sa maladie le laissa long-temps dans un grand état de faiblesse, il ne pouvait plus aller à la chasse. Un jour, pressé par la faim, il appela ses trois serviteurs, leur exposa ses besoins urgens et leur ordonna de lui apporter au plus vite quelque animal pour le dévorer et apaiser les cris de la nature.

Les trois animaux s’excusèrent en disant qu’ils