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LE CHIEN SAUVAGE, ETC.

ne pouvaient pas faire l’impossible, et qu’il savait bien lui-même qu’aucun d’eux ne possédait ni la force ni les autres moyens d’attaquer et de détruire les espèces d’animaux dont il avait coutume de se repaître. Cependant, ajouta le renard, si vous vous trouvez en effet si vivement poursuivi par les tourmens de la faim, vous pouvez satisfaire abondamment ce besoin impérieux sans qu’il soit nécessaire d’aller au loin pour cela. Vous n’avez qu’à tuer le chameau qui vit auprès de vous ; dans la nécessité où vous vous trouvez réduit, vous pouvez vous permettre cette action sans scrupule, et lui, de son côté, doit se soumettre sans murmure à sa triste destinée, puisqu’une ancienne maxime dit :

Sloca.

« Celui qui livre sa vie pour sauver celle du maître sous la dépendance duquel il vit, s’attire pour toujours, par cet acte de dévouement, la faveur de Sri-narayana (Vichnou). »

Ou bien, continua le renard, s’il vous en coûte trop de sacrifier la vie du chameau pour sauver la vôtre, tuez-nous tous trois, nous mourrons contens en pensant que nous perdrons la vie pour sauver celle de notre maître.