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Page:Dubois - Le Pantcha-Tantra ou les cinq ruses.djvu/154

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AVENTURES

comme notre souverain et notre maître, et votre intérêt a toujours fait notre soin le plus cher. Mais nous étant aperçus que depuis que Sandjivaca était auprès de vous, votre amitié pour nous n’était plus la même, et que ce nouveau venu jouissait de votre confiance entière, nous avons jugé prudent de nous tenir dans l’éloignement, ayant pour rival un ennemi aussi redoutable. Aujourd’hui, l’attachement sincère que nous avons toujours conservé pour vous au fond de nos cœurs, nous ramène auprès de vous pour vous avertir que Sandjivaca, oubliant tous les bienfaits dont vous l’avez comblé, pense à vous ôter la vie, et qu’il n’attend qu’une occasion favorable pour exécuter son horrible dessein, et exercer ensuite seul l’empire dans cette vaste forêt. Nous vous informons de cette conspiration secrète contre votre vie, afin que vous vous teniez sur vos gardes, et que vous preniez les précautions nécessaires pour la prévenir.

Lorsque le lion eut entendu le rapport de ses deux anciens ministres, il fut saisi d’étonnement et de consternation. Dès ce moment, il surveilla toutes les démarches et tous les mouvemens du taureau, résolu de lui ôter la vie au premier signe de révolte que celui-ci ferait paraître. Sandjivaca, ignorant les faux rapports que l’envie avait