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Page:Dubois - Le Pantcha-Tantra ou les cinq ruses.djvu/155

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DE SANDJIVACA.

répandus contre lui, et ne se défiant de rien, continuait de vivre dans une sécurité parfaite.

Un jour qu’il paissait paisiblement à quelque distance de la caverne du lion, il fut surpris par un orage qui déchargea des torrens de pluie. Aussitôt il se met à courir vers l’antre du lion, branlant la queue, secouant la tête, et s’agitant violemment de diverses manières pour se parer de la pluie qui tombait à verse sur lui.

Les renards le voyant venir dans une pareille agitation, coururent vite vers le lion, et lui dirent, d’un air effrayé : Roi lion ! soyez sur vos gardes, voilà Sandjivaca qui vient à vous pour vous ôter la vie ; le méchant a choisi ce temps d’orage où toute la nature paraît en confusion, pour tomber sur vous à l’improviste et exécuter son perfide dessein. Voyez l’accès de fureur qui le transporte ! Regardez les convulsions effroyables dans lesquelles la passion l’a jeté ! Hâtez-vous donc de le prévenir, et défaites-vous à l’instant de ce monstre de scélératesse.

Le lion, voyant venir Sandjivaca qui courait vers lui de toutes ses forces, et avec des mouvemens convulsifs qui paraissaient causés par un transport de rage, ne douta pas un instant qu’il ne vînt en effet dans l’intention de se défaire de lui. Entrant alors dans un terrible accès de