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LES HIBOUX ET LES CORBEAUX.

récit, il ajouta : Cet exemple nous apprend qu’on ne doit jamais trahir les devoirs de l’hospitalité, et qu’on doit prêter un asile à ceux qui, se réfugiant auprès de nous, mettent en nous leur confiance, et implorent notre protection. Mon avis est donc que sans hésiter davantage nous admettions Stirandjivy parmi nous.

Après ces divers exemples qui lui faisaient connaître le pour et le contre de la démarche qu’il allait faire, le chef des hiboux se détermina enfin à donner asile à Stirandjivy, dans la persuasion qu’il n’avait rien à craindre de sa part.

Dès que le corbeau fut admis dans la société des hiboux, il tourna d’abord toute son attention à gagner la confiance du chef et de ses ministres par son apparente docilité et son entière soumission à tout ce qu’on exigeait de lui. Il réussit si bien par une adroite flatterie et une fausse humilité à s’insinuer dans leur esprit, que les hiboux ne le regardaient plus que comme un frère et non comme un étranger : il avait accès par-tout ; il allait et venait quand il voulait, et on n’entretenait plus le moindre soupçon sur son compte.

Dans cet état de faveur, Stirandjivy s’appliqua à bien connaître l’état, la vie, le naturel, les usages, les forces et les ruses des hiboux. Il