Page:Dubois - Le Pantcha-Tantra ou les cinq ruses.djvu/258

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virent venir de l’autre bord un homme à cheval : cet homme, voyant que l’eau n’avait pas plus d’une coudée de profondeur, y entra sans hésiter, et, toujours monté sur son cheval, traversa le gué rapidement et sans difficulté. On peut juger de l’étonnement du gourou et de ses disciples quand ils virent la facilité avec laquelle ce cavalier avait traversé la rivière sans le moindre accident ; tout saisis d’admiration, ils se regardèrent quelque temps les uns les autres en silence ; et d’un air étonné, Badaud prit la parole, et dit aux autres : Avez-vous vu avec quelle facilité ce cavalier a traversé la rivière sans être exposé au moindre danger ? C’est par le moyen de son cheval qu’il s’est si aisément tiré d’affaire dans un temps où nous nous trouvons ici dans le plus cruel embarras. Voyez un peu de quel service est un cheval ! Si notre gourou en avait un, nous pourrions tous, par son moyen, passer la rivière avec aussi peu de risque que ce cavalier vient de le faire.

Les autres disciples approuvèrent l’idée de Badaud, et se réunissant tous ensemble, ils firent les plus vives instances à leur gourou pour l’engager à se procurer vite un cheval à quelque prix que ce fût.

Le gourou parut approuver l’avis de ses dis-