Page:Dubois - Le Pantcha-Tantra ou les cinq ruses.djvu/259

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ciples ; cependant, comme il se faisait tard et qu’il n’avait pas envie de passer la nuit à l’endroit où il se trouvait, il les interrompit en disant : Nous parlerons de cette affaire dans la suite ; pour le présent il faut penser à sortir de l’embarras où nous sommes, et à traverser la rivière. S’adressant ensuite à Stupide, il lui ordonna d’aller encore une fois examiner si la rivière était endormie ou éveillée.

Stupide obéit, et prenant de nouveau le même tison avec lequel il avait en premier lieu sondé la rivière, et qui était maintenant entièrement éteint, il s’avança vers elle tout doucement, et le cœur palpitant de frayeur ; et d’une main tremblante, il toucha la surface de l’eau avec le tison éteint qu’il tenait à la main. L’eau resta calme, et ne produisit, cette fois-ci, ni bouillonnement, ni sifflement, ni fumée. Enhardi par cette première expérience, il enfonça encore une fois le tison plus profondément dans l’eau ; mais comme il était éteint, il ne produisit aucun des phénomènes effrayans qui avaient causé quelque temps auparavant tant de peur au pauvre disciple.

Bien rassuré par ses expériences, Stupide accourut transporté de joie vers le gourou Paramarta, et lui dit d’un air de satisfaction qui