Page:Dubois - Le Pantcha-Tantra ou les cinq ruses.djvu/275

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particulier sur cette difficulté et tâcher d’y trouver une solution. Enfin, après trois heures de profondes réflexions, il revint, et rassemblant de nouveau les disciples encore tout déconcertés : J’ai mûrement réfléchi, leur dit-il, sur la difficulté qui m’a été proposée par l’un de vous, je n’aperçois qu’une seule voie pour l’aplanir, il faut absolument que l’un de nous se charge de couver lui-même l’œuf de jument que vos deux confrères sont allés acheter. Si ce moyen ne nous réussit pas, je n’en vois pas d’autre.

Lorsque les disciples entendirent la proposition de leur maître, ils baissèrent tous la tête, couverts de confusion, et furent long-temps sans lui répondre.

À la fin, l’un d’entre eux rompant le silence : Quant à moi, dit-il, vous devez tous savoir qu’il m’est impossible de me charger d’une occupation si pénible ; c’est moi qui suis obligé d’aller chaque jour à la rivière plusieurs fois pour en apporter le tirtam (eau bénite) nécessaire pour purifier le mata et laver nos dieux domestiques. Je n’ai pas plutôt rempli cette tâche qu’il me faut aller au loin chercher le bois pour le feu et les autres usages. Tout mon temps se trouve si bien employé, qu’il me reste à peine assez de loisir pour prendre mes repas ; jugez, d’après