Page:Dubois - Le Pantcha-Tantra ou les cinq ruses.djvu/276

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cela, si je puis me charger du soin de couver l’œuf de jument.

Je ne puis m’en charger non plus, dit un des autres ; j’ai assez d’autres occupations sans cela. C’est moi qui suis chargé de faire la cuisine et d’apprêter à manger non-seulement aux personnes de la maison, mais encore aux allans et venans, dont le nombre est souvent considérable ; jour et nuit, je suis obligé d’être auprès du feu pour faire chauffer de l’eau, faire cuire du riz, apprêter deux ou trois espèces de ragoûts ou sauces, broyer sur une pierre le piment, la moutarde, le poivre, le gingembre, l’anis, et tous les autres ingrédiens qui entrent dans mes ragoûts, et faire des gâteaux de diverses espèces. Après que tout cela est fini, je me retire à demi rôti par l’ardeur du feu, et j’ai à peine pris quelques heures de repos qu’il faut vite me lever pour recommencer la même besogne : si accablé d’ouvrage, comment pourrais-je me charger de couver l’œuf de jument ?

Le couvera qui voudra, dit le troisième, mais ce ne sera pas moi ; vous connaissez tous la multitude d’affaires que j’ai sur les bras et qui me laissent à peine un instant de repos dans la journée. À peine levé, il me faut aller à la rivière, où, après avoir soulagé la nature, je dois