Page:Dubois - Le Pantcha-Tantra ou les cinq ruses.djvu/279

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échauffantes, afin de me procurer le degré de chaleur convenable pour le faire éclore. Il m’en coûtera, à la vérité, de me livrer à un pareil régime, pour mener à fin une entreprise aussi difficile ; mais peu m’importe : pourvu que je voie éclore le poulain, je serai content, et je me croirai amplement dédommagé de mes fatigues et de mes peines.

Pendant que Paramarta et ses disciples faisaient toutes ces réflexions, et roulaient tous ces projets dans leur esprit, Badaud et Lourdaud arrivèrent à l’endroit où l’on vendait les œufs de jument, c’est-à-dire à la digue sur la pente de laquelle Badaud avait vu auparavant les grosses citrouilles qu’on lui avait fait croire être des œufs de jument. Ils furent ravis de joie en apercevant qu’ils s’y trouvaient encore, car ils avaient fort appréhendé qu’on n’en eût disposé ailleurs durant leur absence. Le propriétaire était à peu de distance, ils l’abordèrent, et lui dirent, en montrant beaucoup d’empressement, qu’il fallait absolument qu’il leur vendît un de ses plus gros œufs de jument.

Oh ! oh ! répondit d’un ton de surprise celui à qui ils s’adressaient, savez-vous bien que ces œufs sont d’une qualité supérieure, et que nulle part ailleurs on n’en trouve de semblables ?