Page:Dubois - Le Pantcha-Tantra ou les cinq ruses.djvu/283

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plus basses branches ; heurtée fortement contre la branche, la citrouille fit perdre l’équilibre au porteur, qui tomba par terre d’un côté, tandis que la citrouille tomba de l’autre auprès d’un buisson, et se fendit en plusieurs parties. Par hasard, un lièvre était gîté dans le buisson auprès duquel tomba la citrouille ; l’animal, réveillé et épouvanté par le bruit, prit la fuite à l’instant.

Badaud et Lourdaud virent en même temps leur citrouille éclater en morceaux et le lièvre sortir du buisson et se sauver de toute sa vitesse : pleins de surprise et d’admiration : Le voilà ! s’écrièrent-ils, le voilà, le petit poulain qui est sorti de l’œuf, et qui cherche à nous échapper ! Courons vite après lui, et tâchons de l’attraper, dussions-nous y perdre la vie.

Aussitôt ils se mirent à courir de toutes leurs forces après le lièvre : la route que ce dernier avait prise était une campagne toute couverte de bruyères ; mais les deux disciples, acharnés à sa poursuite, ne faisaient aucune attention aux ronces et aux buissons au milieu desquels il leur fallait passer, ni aux épines et aux cailloux sur lesquels ils posaient leurs pieds nus ; ils couraient toujours à perte d’haleine après le lièvre, et ne cessèrent de le poursuivre que lorsque la