Page:Dubois - Le Pantcha-Tantra ou les cinq ruses.djvu/282

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

de dire, repartit Badaud : Nos ancêtres n’ont-ils pas dit aussi qu’il n’y a de profit que dans la pratique de la vertu, et que tout le reste n’est que vanité ? Cela signifie qu’on n’éprouve des douceurs et des avantages que dans la vertu, et que toutes les autres jouissances sont accompagnées d’amertumes. Nous sommes maintenant témoins nous-mêmes de la vérité de ce proverbe, et ce sont, nous n’en saurions douter, les vertus éclatantes de notre gourou qui nous ont fait trouver à un si bas prix un objet d’une aussi grande valeur.

Rien de plus certain, reprit Lourdaud : N’entendons-nous pas dire tous les jours que celui qui sème de la bonne semence recueillera de bon grain, et voici une preuve que celui qui pratique le bien, reçoit le bien pour récompense ?

En s’entretenant ainsi en proverbes, Badaud et Lourdaud avaient déjà fait une bonne partie du chemin ; ils vinrent à passer sous un arbre touffu, dont les branches descendaient fort bas. Comme ils marchaient très-vite, et qu’entièrement absorbés par la conversation sérieuse dans laquelle ils se trouvaient engagés, ils ne faisaient attention à aucun des objets extérieurs qui les environnaient, celui qui portait la citrouille ne pensa pas à se baisser en passant sous une des