Page:Dubois - Le Pantcha-Tantra ou les cinq ruses.djvu/289

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core augmentée ce jour-là par un calme plat. Ils eurent à traverser une plaine sablonneuse et pelée, où il était impossible de trouver même un arbuste qui pût donner assez d’ombre pour mettre le corps d’une personne à l’abri des ardeurs du soleil. Le vieux Paramarta ne tarda pas à se sentir presque entièrement suffoqué par la chaleur extrême à laquelle il était exposé ; son corps devint bientôt semblable à la tige mourante de la plante passoun-kirey[1], et la respiration venant à lui manquer tout d’un coup, il allait tomber en défaillance lorsque ses disciples s’apercevant de cet état de faiblesse, le reçurent entre leurs bras, le descendirent et l’étendirent par terre tout de son long, sans connaissance, et presque sans aucun signe de vie.

Dans l’embarras cruel où ils se trouvaient, ils ne savaient quel moyen prendre pour le rappeler à ses sens ; la chaleur était si violente qu’ils ne pouvaient pas le laisser sur la place où il était étendu, couché sur un sable brûlant et exposé aux plus vives ardeurs du soleil de midi,

  1. Sorte de plante ainsi nommée, dont la tige, toujours inclinée et sèche, la fait paraître dans un état continuel de mort.