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LES VILLES DU NIGER

également qu’on le transforme en ces beaux tissus, connus partout sous le nom de « pagnes de Ségou », aux sobres dessins d’indigo sombre, très solides et très recherchés au Sénégal, sur le marché de Tombouctou, dans tout le Soudan et jusque parmi les peuplades du Sénégal et des côtes, qui les préfèrent de beaucoup aux étoffes européennes. Le long du fleuve, dans l’ombre bleue des grands arbres qui toujours marquent une ville ou un village, on voit installés les tisserands qui, doucement, font courir leur navette.

Niamina est gracieusement couchée au fond d’une anse de la rive gauche, et, du haut d’une falaise, tend gentiment au voyageur les grands bras blancs de ses murailles. La ville, entrecoupée de petits ravins d’où fut tiré le pisé de ses nombreuses demeures, est gaie et animée au possible. Elle a non pas un, mais plusieurs marchés, où s’échangent les produits du riche pays de Sarro. Non seulement il n’y a, dans ce
ségou.
centre important, ni fort, ni garnison. Il n’y reste même plus un seul Européen, bien que nous n’y ayons pris pied qu’en ces dernières années. Le gouvernement du pays et de la ville a été remis entre les mains d’un chef indigène qui dépend de Bammakou.