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Page:Dubois - Tombouctou la mystérieuse, 1897.djvu/98

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TOMBOUCTOU LA MYSTÉRIEUSE

En revanche, Ségou, distante de deux jours et bâtie sur la rive droite, est fortement occupée, d’abord en tant qu’ancien boulevard de la domination toucouleur et capitale d’El Hadj Omar, et parce que sa garnison est destinée à veiller sur les pays du centre de la Boucle du Niger. À l’arrivée, vue du fleuve, elle apparaît très séduisante au fond d’un coude majestueux, avec ses murailles zigzaguant comme les plis d’un paravent, avec ses portes massives, et, à l’extrémité de sa silhouette, une masse toute en pointes qui, de loin, produit l’illusion d’un château-fort hérissé de tourelles.

C’est à la fantaisie du premier gouverneur français de la ville, un officier d’artillerie, qu’est dû cet édifice qui sert à la fois de logement au personnel européen, de magasin aux approvisionnements et munitions, et de perchoir à canons. L’architecte improvisé s’est inspiré des bizarres et vagues tentatives de style qui ornaient les demeures des rois Bambaras de