Page:Dubos - Histoire critique de l'établissement de la monarchie françoise dans les Gaules, Tome I, 1742.djvu/147

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dans toutes les Gaules, ne voulurent plus bientôt entendre parler d’entrer en campagne avant que le mois de juillet fût venu ? L’empereur Julien, lorsqu’il commandoit dans les Gaules, forma le projet d’attaquer les Allemands avant qu’ils se fussent attroupés. Mais ce prince malgré son activité et son impatience, se vit obligé d’attendre, pour assembler l’armée, que le mois de juillet fût venu, parce que les troupes destinées à la garde des Gaules, n’entroient pas plûtôt en campagne. Pour parler le langage des tems posterieurs, les jours de service des troupes dont il s’agit, ne commençoient que dans ce mois-là.

Nous rapporterons encore dans la suite plusieurs loix impériales, concernant les bénéfices militaires, qui furent, suivant l’apparence, la principale récompense des Francs qui suivoient Clovis.

Comme les janissaires de la porte, et les janissaires qui sont en garnison dans les places frontieres de l’empire ottoman, nous retracent l’idée des soldats presens, dont les uns gardoient la personne du prince, tandis que les autres servoient tantôt dans une province et tantôt dans une autre ; de même les Timariots qui sont une autre portion de la milice turque, nous donnent une idée des troupes romaines destinées spécialement à la garde d’un certain païs. En effet ces Timariots sont des soldats à qui, pour leur subsistance, l’on assigne dans le païs, à la défense duquel ils sont spécialement attachés, la joüissance de certains fonds de terre, dont la proprieté appartient toujours à l’Etat. Il est vrai que le grand-seigneur tire quelquefois une partie des timariots des provinces qui ne sont point exposées pour les faire marcher aux endroits où la guerre se fait actuellement. Aussi doit-on croire que les empereurs en usoient souvent de même avec les troupes de frontiere, mais cela n’empêchoit pas qu’elles ne fussent principalement destinées à garder une certaine province, à la difference des troupes de campagne qui n’étoient chargées de la garde d’aucune province en particulier, et dont le service consistoit à marcher indifferemment où l’empereur commandoit de se rendre.

On ne sçauroit douter que Constantin et ses successeurs