Page:Dubos - Histoire critique de l'établissement de la monarchie françoise dans les Gaules, Tome I, 1742.djvu/194

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» Nous défendons à tous ceux qui font le recouvrement des impositions, de rebuter aucun sol d’or de poids, sous prétexte que le titre en est trop bas, si ce n’est les sols d’or Gaulois, où il y a trop d’alliage » [Nous expliquerons dans la suite ce qni est entendu ici par sol d’or Gaulois.] » Et pour obvier à toutes concussions, nous faisons expresse inhibition de se servir dans les demandes qui se feront aux contribuables, de termes ou de noms autres que les termes ou noms ordinairement usités, & tous ceux qui dans leurs demandes se serviroient d’autres termes & noms, soit Officiers des Prefets du Prétoire, soit Officiers de notre Palais & de nos finances, soit Gens d’affaires, seront condamnés au suplice des esclaves. Quant au poids dont doivent être les especes d’or, & sur lequel les Exacteurs commettent tous les jours des malversations, lorsqu’en abusant des noms en usage autrefois ; » ils demandent aux contribuables, des Faustines, c’est-à-dire, des especes frapées avec l’effigie des Faustines ou d’autres Princesses & Princes morts depuis long-tems, & dont les contribuables n’ont jamais oüi parler ; nous ordonnons, pour supprimer tous abus à cet égard, que les Prefets du Prétoire envoyent dans chaque Province, & même dans chaque Cité, des poids étalonnés, & que tous ceux qui manient nos deniers, & toutes autres personnes, ayent, pour peser les especes d’or, à se servir dans les recettes & payemens, de poids conformes aux susdits étalons, & ce sous peine de la vie. »

Il y a eu trois imperatrices du nom de Faustine, dont la premiere étoit femme d’Antonin Pie, la seconde de Marc Aurele, et la troisiéme, fut une des femmes d’Elagabale. Probablement c’étoit des especes d’or frapées avec l’effigie des deux premieres, que les exacteurs dont parle l’édit de Majorien, demandoient aux contribuables. Nous en avons encore aujourd’hui, et même elles ne sont pas du nombre des médailles rares. Cependant comme il y avoit déja deux-cens ans que la plus jeune de nos deux Faustines étoit morte, lorsque Majorien fit son édit, il devoit n’y avoir dans le commerce qu’une petite quantité de ces especes. Quoiqu’elles fussent encore en assez grand nombre pour devenir un jour des médailles communes, cela n’empêchoit pas qu’elles ne fussent déja une monnoye difficile à recouvrer. D’ail-