Page:Dubos - Histoire critique de l'établissement de la monarchie françoise dans les Gaules, Tome I, 1742.djvu/271

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son pere Constantin, & il lui presenta ces deux prisonniers de guerre qui furent aussi-tôt mis à mort. Quand Constans partit d’Espagne il y avoit laissé le commandement des troupes à Gérontius, qui s’obstina à confier la garde des Pyrénées, qui sont les passages par où l’on entre dans cette Province, aux troupes des Gaules, nonobstant les representations des troupes d’Espagne, qui demandoient que suivant l’usage on continuât de leur laisser cette garde, & qu’on ne mît point en d’autres mains que les leurs, les clefs d’un país, à la conservation duquel elles étoient attachées. Voilà l’état où les choses étoient lorsque Constantin renvoya en Espagne Constans, qui emmena avec lui un General de réputation, nommé Justus. Aussi-tôt Gérontius s’imagine qu’on veut lui ôter son emploi pour en revêtir Justus, & résolu de ne point se laisser dépouiller, il s’assure des troupes qui sont à ses ordres, & il négocie si bien avec ceux des Barbares, à qui l’on venoit de permettre de rester dans les Gaules, qu’il les engage à reprendre les armes, & à recommencer la guerre contre Constantin. Comme la plus grande partie des forces de cet Empereur se trouvoit alors en Espagne, il ne lui fut pas possible de réprimer leurs hostilités. D’un autre côté, la foiblesse où les peuples Barbares qui habitoient au-delà du Rhin le voyoient, leur donna tant d’audace que chacun se jetta sur la Province de l’Empire qu’il avoit envie de piller. Tant de désordres que Constantin n’étoit point en état d’empêcher, furent suivis de maux sans nombre. Ce fut alors que les habitans de la Grande Bretagne osérent se soustraire à l’obéissance de l’Empire, &