Page:Dubos - Histoire critique de l'établissement de la monarchie françoise dans les Gaules, Tome I, 1742.djvu/393

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a même attribué long-tems l’ouvrage dont nous parlons. Cette vie a été écrite entre l’année quatre cens soixante et quatre et quatre cens quatre-vingt-un, puisque notre Paulin y apostrophe plusieurs fois Perpetuus, évêque de Tours, comme un homme encore vivant. Or Perpetuus fut installé sur ce siége en quatre cens soixante et quatre, et il mourut en quatre cens quatre-vingt-un. Paulin de Perigueux parle de nos Huns comme Sidonius. » Dans le tems, dit Paulin, que les Gaules épouvantées étoient réduites à se laisser piller par les Troupes auxiliaires composées de Huns, & à nourrir un Allié qui leur étoit plus à charge, que ne l’auroient été les ennemis contre lesquels on l’employoit. Qu’est-ce en effet qu’un ami qui fait plus de désordres qu’un ennemi n’en feroit, & qui ne répond que par des discours féroces aux representations fondées fur le contenu des Traités que nous avons avec lui ? » Notre poëte ajoute à ce qui vient d’être rapporté la punition et la guerison miraculeuse d’un de ces barbares. Cet homme, qui autant qu’on le peut juger, étoit entré comme ami dans l’église de saint Martin de Tours, ayant osé enlever la couronne posée sur le tombeau de l’apôtre des Gaules, il perdit soudainement la vûë qu’il recouvra subitement, dès qu’il eut restitué son vol. Gregoire de Tours fait aussi mention de deux miracles arrivés à l’occasion de ce sacrilége, qui n’aura pas manqué de faire beaucoup de bruit, et d’augmenter l’aversion génerale pour les Huns. On sçait en quelle vénération le tombeau de saint Martin a toujours été dans les Gaules, et que rien ne contribua plus à rendre les Huguenots odieux aux bons François, que les outrages que les prétendus-réformés firent aux reliques de notre saint, quand ils se rendirent maîtres de Tours durant les guerres de religion allumées sous le regne de Charles IX.