Page:Dubos - Histoire critique de l'établissement de la monarchie françoise dans les Gaules, Tome II, 1742.djvu/105

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te, que les rois barbares établis dans les Gaules avoient pour l’empereur d’Orient, parce qu’elle est écrite par Sigismond, quand il n’étoit pas encore roi des Bourguignons, mais seulement le fils de leur roi. Je rapporterai dans la suite de cet ouvrage deux lettres écrites au même Anastase[1] en cinq cens dix-sept, par le même Sigismond après qu’il fut devenu par la mort de son pere Gondebaud, le seul roy des Bourguignons, et l’on verra dans ces deux lettres autant de respect et de soumission pour l’empereur des romains d’Orient, qu’on en a vû dans celle qui vient d’être traduite.

J’ajouterai ici pour finir ce que j’ai à dire concernant la relation que les Bourguignons entretenoient avec la cour de Constantinople, dans le tems de la conversion de Clovis, que Sigismond y fit le voyage qu’il avoit déja projetté d’y faire, lorsqu’il écrivoit au senateur Celer, la lettre dont nous avons donné la substance. C’est ce que nous apprenons de la septiéme lettre d’Avitus, écrite au patriarche de Constantinople. On pourroit trouver étrange que cette lettre où il est parlé du voyage dont la lettre à Celer marque seulement le projet, fut la septiéme dans l’ordre où sont rangées les épîtres d’Avitus, quand celle qui est écrite à Celer ne s’y trouve que la quarante-troisiéme ; si les sçavans n’avoient déja remarqué que nous n’avons point ces épîtres non plus que celles de Sidonius, arrangées suivant leur date.

Avitus dit dans sa lettre au patriarche de Constantinople. » Je profite pour vous assurer de mon respect, du voyage de mon Patron & de votre fils le Patrice Sigismond, qui, chargé d’une commission importante, se rend auprès de notre glorieux Empereur. Il y a déja longtems que j’avois l’envie de rendre ce devoir à l’un des plus grands Prélats de la Chrétienté, & j’y ai été confirmé encore par une Lettre que m’écrit Laurentius, personne illustre, & dans laquelle il me mande que

  1. Avit. Ep. 83. & 84.