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LIVRE 4 CHAPITRE 8

CHAPITRE VIII.

Reduction des Armoriques à l’obéïssance de Clovis, & Capitulation des Troupes Romaines avec lui. Epoque tirée du Baptême de Clovis. Qu’il faut lire Armoriques, & non pas Arboriques, dans l’endroit de l’Histoire de Procope, où il est fait mention de ces évenemens.


Il est tems de reprendre le fil de l’histoire de Clovis, et de rapporter ce que nous pouvons sçavoir encore concernant les progrès qu’il fit dans les Gaules, immédiatement après son baptême. Ce fut durant l’année qui le suivit que les provinces confédérées se soumirent à la domination de ce prince.

Ce fut aussi dans cette même année que les troupes reglées qui restoient à l’empire dans les Gaules, passerent au service du roi des Saliens, et qu’elles remirent à ce prince en lui prêtant le serment de fidelité, les pays qu’elles avoient jusques là gardés au nom de Rome, c’est-à-dire les pays qui sont entre la Loire et le Loir, ainsi que quelques contrées adjacentes, et peut-être le Berry ; je dis peut-être le Berry, parce qu’il paroît qu’en l’année cinq cens six le Berry, ou du moins une partie de cette cité, étoit sous la domination des Visigots. Tétradius son évêque est un de ceux qui ont souscrit les actes du concile[1] tenu dans Agde cette année-là, sous le bon plaisir d’Alaric second. Il se peut faire aussi que le Berry ayant été remis aux Francs dès l’année quatre cens quatre-vingt-dix-sept, Alaric leur en eût enlevé du moins une partie au commencement du sixiéme siecle, et avant l’année cinq cens six. Cette occupation aura peut-être été l’une des causes qui fit prendre les armes à Clovis en l’année cinq cens sept contre les Visigots.

Nous avons vû que c’étoit dans tous ces païs-là que les troupes romaines s’étoient comme concentrées, parce qu’ils étoient la frontiere des provinces obéïssantes et des provinces confédérées du côté des visigots et du côté des bourguignons. Mais avant que de faire lire ce que Procope a écrit des deux grands évenemens dont je parle, je crois qu’il est à propos de faire souvenir le lecteur de la maniere dont est amenée la digression dans

  1. Sirm. Conc. Gall. tom. pr. 174.