Page:Dubos - Histoire critique de l'établissement de la monarchie françoise dans les Gaules, Tome II, 1742.djvu/147

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» Gondebaud mal informé de tout ce qui s’étoit traité à son préjudice, n’eut pas plûtôt eu nouvelle que les Francs entroient hostilement dans son Pays, qu’il manda à son frere de venir le joindre pour l’aider à les repousser. Deffendons-nous de concert, écrivit-il à Godégisile, afin de ne tomber point dans l’inconvénient funeste où nous avons vû tomber tant de Nations, détruites parce que leurs Chefs n’ayant pas sçu se réunir à tems pour faire face à leur ennemi commun, ils ne l’ont combattu que l’un après l’autre. La réponse de Godégisile à l’invitation de son frere, fut qu’il alloit rassembler incessamment ses Troupes, & qu’à leur tête il marcheroit à son secours. Bientôt après l’armée des Francs & celle des Bourguignons furent en presence auprès de Dijon, Château bâti sur la riviere d’Ousche, & là elles en vinrent aux mains. Dès qu’on eut commencé à se charger, Godégisile au lieu de donner sur les troupes de Clovis, attaqua celles de Gondebaud, qui se voyant ainsi prises en têre & en queue, à quoi elles ne s’attendoient point, se rompirent & furent défaites. Pour Gondebaud, dès qu’il eût vû la trahison de son frere, il ne songea plus qu’à se sauver, & prenant sa route le long du Rhône, il gagna la Ville d’Avignon où il se jetta. »

Il est aisé de remarquer, en lisant la narration de Gregoire de Tours, que la bataille de Dijon se donna peu de jours après que les Francs eurent commencé la guerre contre Gondebaud, et que ce ne fut qu’après cette bataille qu’ils firent des conquêtes sur lui. D’un autre côté il est certain par le témoignage de Marius Aventicensis, que cette bataille se donna en l’année cinq cens. Voici ce qu’il en dit : » Sous le consulat de