Page:Dubos - Histoire critique de l'établissement de la monarchie françoise dans les Gaules, Tome II, 1742.djvu/167

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ne fût point encore ratifié, et que saint Remy eût promis positivement d’en empêcher la ratification, au cas que Gondebaud se fît catholique. Saint Remy auroit alors representé à Clovis que c’étoit agir contre les interêts de la religion, que de se liguer avec Theodoric arien déclaré, contre un prince qui venoit d’abjurer l’hérésie, et qu’on seroit mal servi dans la guerre qu’on oseroit entreprendre contre lui.

L’audience que Gondebaud donna aux évêques catholiques dans Sabiniacum, finit par la proposition d’une dispute de controverse. » Dès le lendemain le Roi descendit par la Saone à Lyon, & il envoya chercher Avitus & Stephanus, auxquels il dit : Les Evêques de ma Communion sont prêts à entrer en dispute avec vous, mais il est à propos que cette dispute ne soit pas publique, & qu’elle se faire seulement en presence de personnes dont vous & moi nous conviendrons. Aussi-tôt nos deux Prélats vinrent rendre compte des intentions du Roi à leurs Confreres, qui résolurent de se rendre à cette Conférence, non pas veritablement sans quelque répugnance, parce que le jour marqué pour la tenir se trouvoit être celui de la Fête de Saint Juste. Ils y allerent donc après avoir passé la nuit en prieres aux pieds du tombeau de ce Saint, & ils furent accompagnés de plusieurs Ecclésiastiques, & même de Placidius & de Lucanus, deux des principaux Officiers de Gondebaud. » La conférence se termina ainsi que toutes les disputes de controverse ont coutume de finir. Chacun se flatta d’avoir répondu solidement aux argumens de son adversaire, et la partie fut remise au lendemain. Comme les évêques orthodoxes alloient rentrer dans le lieu de la conférence, Aridius, ministre de Gondebaud vint leur dire qu’il ne leur conseilloit point de la tenir ; elle se tint cependant, et même avec quelque fruit ; car si Gondebaud ne se laissa point persuader, il y eut des ariens que la force de la verité convain-