Page:Dubos - Histoire critique de l'établissement de la monarchie françoise dans les Gaules, Tome II, 1742.djvu/177

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que vous leur direz d’aller trouver, pour y agir conformément aux instructions particulieres qu’ils recevront de vous à ce sujet là. Sur-tout évitons de rompre les premiers, & ne nous exposons point à l’aversion universelle qu’encourent les infracteurs des Traités de paix. Du reste soyez convaincu que nous sommes tellement éloignés du sentiment de ceux qui ne cherchent qu’à semer la discorde, pour tirer de l’avantage du malheur des autres, que nous réputerons votre agresseur, pour l’ennemi de tout le monde, & que nous nous déclarerons contre quelque Puissance que ce soit qui se déclarera contre vous. »

La lettre que Theodoric écrivit à Clovis concernant ses démêlés avec Alaric, débute par faire au roi des Francs une espece de reproche sur ce qu’étant oncle de Theodégote femme d’Alaric, il est néanmoins si mal avec ce prince pour un sujet bien leger. Theodoric ajoute ensuite qu’ils ne sçauroient l’un et l’autre donner une plus grande satisfaction à leurs ennemis communs, que celle de voir aux mains les Francs et les Visigots. » Chacun de vous, continue Theodoric, est Roi d’une puissante Nation, & vous êtes l’un & l’autre dans la force de l’âge. Si vous prêtez l’oreille à ceux qui ne cherchent qu’à vous mettre aux mains, vous ferez l’un contre l’autre de tels efforts, que vous ébranlerez réciproquement vos Trônes. N’allez point donner à vos Peuples, un sujet de faire des imprécations contre votre valeur ; ce qui ne manqueroit pas d’arriver, si pour des interêts peu importans, vous allumiez une guerre qui leur seroit funeste. A vous dire mon sentiment avec franchise ; c’est montrer trop d’impatience que de rompre la paix, parce que les premiers Ambassadeurs que vous avez en voyez demander satisfaction, ne vous ont point rapporté celle que vous croyez vous être dûe. Dans un differend qui est en-