Page:Dubos - Histoire critique de l'établissement de la monarchie françoise dans les Gaules, Tome II, 1742.djvu/240

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qu’y fit Theodebert. On ne laisse pas néanmoins de voir par cette réponse que Justinien accusoit dans sa lettre Clovis, de n’avoir pas tenu plusieurs promesses qu’il avoit faites aux empereurs. Voici la substance de cette réponse.

Theodebert après avoir dit à Justinien qu’il a donné audience à ses ambassadeurs, et qu’il a reçû ses presens, continuë ainsi. » Nous ne sçaurions vous remercier assez de la magnificence de vos dons, ni vous témoigner trop de reconnoissance pour la joye que vous daignez nous assurer avoir ressentie, en apprenant que la Providence nous avoir fait monter sur le Trône du Prince dont nous descendons. Cependant nous voyons, & nous voyons avec peine que la suite de votre lettre attaque la mémoire d’un Souverain, si grand, si renommé, & si fidele à tous les engagemens qu’il prenoit, soit avec les Empereurs, soit avec les Rois, soit avec les Nations : Il n’a point, comme votre lettre le suppose, ni ruiné ni dépouillé les Eglises, au contraire il les a enrichies aux dépens des Temples des Idoles. Tant de victoires que le Dieu des Armées lui a fait remporter, seront à jamais les monumens de la fidelité avec laquelle il accomplissoit les sermens qu’il avoit faits en prenant le seul Dieu veritable à témoin. Fasse le Ciel que vous daigniez avoir toujours autant d’attention à conserver notre amitié, que vous avez aujourd’hui d’empressement à la rechercher. »

Comme Thierri le pere de Theodebert n’eut jamais rien à démêler avec les prédecesseurs de Justinien, on voit bien que ce n’est point de Thierri, mais de Clovis qui doit avoir souvent traité avec eux, que cet empereur parloit dans sa lettre à Theodebert. Le mot de genitor, par lequel Theodebert désigne dans sa réponse le roi dont Justinien flétrissoit la mémoire, signifie non-seulement pere, mais encore un des ayeuls. Il convient donc