Page:Dubos - Histoire critique de l'établissement de la monarchie françoise dans les Gaules, Tome II, 1742.djvu/268

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

On fait encore toutes les années l’anniversaire de Clovis le vingt-septiéme jour de novembre dans la basilique des Saints Apôtres connue aujourd’hui sous le nom de l’église de sainte Geneviéve du Mont ; mais je n’oserois assurer pour cela que ce jour-là soit précisément celui de la mort de ce prince. Voici pourquoi. Les oraisons qui se chantent à ce service, ne disent point que ce soit l’anniversaire du jour de la mort de Clovis qui se célébre, mais bien l’anniversaire du jour où le corps de ce roi, celui de la reine Blanche, et ceux d’autres serviteurs de Dieu, furent déposés dans le lieu de leur sépulture. Or suivant les apparences, cette cérémonie ne se sera faite qu’après que l’église dont Clovis avoit commencé la construction, eut été achevé de bâtir, et quand le mausolée où le fondateur et sa famille devoient reposer, eut été fini. Un édifice tel que celui-là n’est point l’ouvrage d’une seule année, quand même les conjonctures n’y apporteroient pas aucun retardement. D’ailleurs la vie de sainte Geneviéve dit positivement, que l’église de saint Pierre et de saint Paul, laquelle porte aujourd’hui le nom de cette sainte, fut bien commencée par Clovis, mais qu’elle ne fut achevée qu’après sa mort, et par les soins de sa veuve la reine Clotilde. Ainsi, supposé que Clovis, comme le dit l’auteur des Gestes, ait fait commencer la basilique des Saints Apôtres, lorsqu’il partit en cinq cens sept pour aller faire la guerre aux Ariens, il sera toujours vrai qu’elle n’étoit pas encore finie quand ce prince mourut en cinq cens onze. Son corps sera resté en dépôt dans quelque chapelle, jusqu’au tems où tout le bâtiment aura été achevé, et c’est la cérémonie de l’anniversaire