Page:Dubos - Histoire critique de l'établissement de la monarchie françoise dans les Gaules, Tome II, 1742.djvu/310

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

de Sigismond. Clodomire envoya toute cette famille infortunée dans un lieu de la cité d’Orleans, où il la fit garder étroitement. Dès que le roi des Bourguignons eut été pris, la plus grande partie du pays qu’ils tenoient, se soumit aux Francs. Nous ignorons le lieu où se donna la bataille que perdit Sigismond.

Suivant la chronique de l’évêque d’Avanches, cet évenement arriva en l’année cinq cens vingt-trois. On y lit : » Sous le Consulat de Maxime, Sigismond fut livré aux Francs par les Bourguignons. Les Francs l’emmenerent dans leur pays habillé en Religieux, comme il l’étoit quand ils le prirent, & dans la suite ils jetterent au fond d’un puits ce Prince infortuné, aussi bien que la femme & ses enfans. » J’ajoute ici dans la suite au texte de Marius, parce qu’il est constant par un passage de Gregoire de Tours qui va être rapporté, que Sigismond ne fut jetté dans un puits qu’après que les Bourguignons se furent révoltés, et qu’ils eurent proclamé roi son frere Godemar ; ce qui n’arriva qu’en cinq cens vingt-quatre, comme la chronique même de l’auteur que j’ai interpolé, en fait foi.

Aussi-tôt que les Francs se furent retirés, après avoir pourvû suffisamment, du moins à ce qu’ils croyoient, à la conservation de leur nouvelle conquête, les Bourguignons songérent à reprendre les armes. Ils proclamerent roi Godemar, frere de Sigismond, et pour obtenir des Ostrogots du moins des secours cachés, ils leur cederent quatre cités frontieres de cette province que Theodoric se sçavoit si bon gré d’avoir acquise dans les Gaules. Les cités cedées furent celles de Carpentras, de Cavaillon, de Saint-Paul-Trois-Châteaux et d’Apt. En voici la preuve.

Dans le concile tenu à Epaone en l’année cinq cens dix-sept, sous le bon plaisir du roi Sigismond, Florentius évêque de Saint-Paul-Trois-Châteaux, Julien évêque de Carpentras, Philagrius évêque de Cavaillon, trois cités de la province viennoise, et Prétextatus évêque d’Apt dans la seconde des narbonoises, souscrivirent les actes de l’assemblée ; ce qui montre que ces quatre diocèses étoient encore cette an-