Page:Dubos - Histoire critique de l'établissement de la monarchie françoise dans les Gaules, Tome II, 1742.djvu/480

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qu’elle n’est pas inserée dans notre recueil, qu’elle n’a point été une des loix reçues et reconnues dans le royaume des Francs, sous la premiere race, et qu’elle n’a jamais eu lieu hors des pays de la premiere Narbonoise, conquis seulement dans le huitiéme siécle par les princes Carliens.

Nous avons encore la loi des Bavarois, de la rédaction de Dagobert, qui avoit revû la premiere compilation de cette loi, faite par les soins de Thierri fils de Clovis[1]. On a déja dit sur l’année quatre cens quatre-vingt-seize, qu’immédiatement après la bataille de Tolbiac, les Bavarois s’étoient soumis au roi Clovis à des conditions en vertu desquelles ils devoient continuer à subsister, en forme d’une nation distincte et séparée des autres nations, sujettes de la monarchie des Francs. L’habitation ordinaire de ces Bavarois étoit sur la droite du Rhin, et voisine de celle des Allemands, mais plusieurs citoyens de la nation dont nous parlons présentement, s’étoient apparemment transplantés en differentes contrées de la Gaule. C’est ce qui paroît en lisant la Loi Ripuaire, qui condamne celui des Ripuaires, qui auroit tué un Bavarois établi dans leur pays, à une peine pécuniaire de cent soixante sols d’or. Nous l’avons rapportée à l’occasion des Allemands.

Nous ne parlerons point des Frisons dont il est fait mention dans ce même article de la loi des Ripuaires, parce que ce ne fut qu’après l’année cinq cens quarante, où nous avons fini notre histoire de la monarchie, que plusieurs peuplades de Frisons, furent assujetties à sa domination.

Outre les nations Barbares dont nous venons de parler, il y avoit encore dans les Gaules une peuplade de Teifales et une peuplade de Saxons. L’une et l’autre y étoient établis dès le tems des empereurs Romains, comme on l’a dit dans le premier livre de cet ouvrage, et elles y subsisterent l’une et l’autre sous la même forme, long-tems après que les Gaules furent passées sous la domination de nos rois. Nous avons vû que suivant la notice de l’empire, redigée sous le regne d’Honorius, les quartiers des Teifales étoient dans le Poitou, et Gregoire de Tours dit en parlant d’Austrapius, un Romain qui après avoir été duc ou général, s’étoit fait d’Eglise, et qui prétendoit sous le regne de Charibert, petit-fils de Clovis, à l’évêché de Poitiers. » Eustrapius s’étant mis dans la Cléricature, il fut fait Chorevêque ou Evêque d’une partie du plat-pays des environs du lieu de Selles, réputé être compris dans le Diocèse de Poitiers. Cela

  1. Baluz. Cap. tom. 1. p. 26.