Page:Dubos - Histoire critique de l'établissement de la monarchie françoise dans les Gaules, Tome II, 1742.djvu/501

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Gaules, il y en a d’autres qui sont dressées suivant le droit Romain. On voit dans plusieurs de ces modeles qu’ils sont faits ut Lex Romana edocet, que le pacte dont ils sont le monument, est contracté conformément au droit Romain Te secundum legem Romanorum Sponsatam.

Il est dit dans la dixiéme formule du livre second, et qui est le modele de l’acte par lequel un ayeul appelle à sa succession ses petits-fils, enfans de sa fille prédécedée. » La Loi Romaine veut que toutes les dispositions que fait un pere concernant ses enfans & ses petits-enfans soient accomplies ; c’est pourquoi, &c. »

Dans la dix-septiéme formule du même livre, laquelle contient le modele d’un acte où l’on rédigeroit à la fois le testament de deux personnes differentes : on lit, » En un tel lieu, une telle année, sous le regne d’un tel, & un tel jour. Moi un tel & ma femme une telle sains d’esprit & jouissans d’une pleine raison, nous avons, réflechissant sur les accidens de la vie, fait notre Testament que nous avons dicté à un tel, Notaire[1], afin que lorsqu’après notre trépas, le jour sera venu, où sui vant la Loi Romaine, cer acte de notre derniere volonté devra être ouvert & enregistré, &c. » Mais comme le recueil de Marculphe enrichi de sçavantes observations est entre les mains de tout le monde, j’y renvoyerai le lecteur, après avoir rapporté néanmoins l’extrait d’une autre formule qui confirme si expressément tout ce que nous avons avancé déja, que je ne puis me dispenser de le donner encore ici. Cette formule est le modele des provisions que le prince donnoit aux patrices, aux ducs et aux comtes, qui comme nous l’avons observé déja, en rapportant un endroit de cet acte dont nous allons donner encore ici un extrait, exerçoient à la fois sous Clovis et sous ses successeurs, les fonctions d’officier militaire et celles de magistrat ; au lieu que sous les empereurs chrétiens, elles avoient été exercées par des officiers differens. Il est donc énoncé dans le préambule de cette formule, qu’il ne faut confier les dignités ausquelles l’administra-

  1. Voyez la Note de Jerôme Bignon sur cette formule.