Page:Dubos - Histoire critique de l'établissement de la monarchie françoise dans les Gaules, Tome II, 1742.djvu/565

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voient remportés sur leurs troupes Nationales, celles d’Alaric & puis celles d’Attila, avoient pris à leur service des corpsd’Alains, de Scirres & de quelques Peuples de la Nation Gothique. Cette espece de confederation faisoit beaucoup d’honneur aux troupes Barbares, mais elle devint bientôt funeste aux Romains, à qui leurs nouvelles Milices mirent pour ainsi dire, le pied sur la gorge. Elles en vinrent, après avoir obtenu plusieurs demandes déraisonnables, jusques à prétendre d’avoir des terres dans l’enceinte de l’Italie, & elles oserent proposer à Orestes de leur y donner le troisiéme arpent. Orestés rejetta bien des propositions si exhorbitantes, mais son refus lui coûta la vie. Il fut tué par nos Barbares. Un de leurs Chefs qui s’appelloit Odoacer & qui commandoit la garde étrangere de l’Empereur, promit alors à ses Compagnons, de les mettre en possession du tiers des terres de l’Italie, s’ils vouloient le reconnoître pour leur Roi. Ils le reconnurent en cette qualité, & lui de son côté, il leur tint parole. Après avoir déposé Augustule qu’il voulut bien laisser vivre, il mit les Barbares qui s’étoient attachés à lui, en possession du tiers des terres de l’Italie. Ce fut ainsi qu’Odoacer s’empara de l’autorité souveraine, & qu’il s’y maintint durant dix années. » Procope après avoir rapporté de quelle maniere au bout de ce tems-là Theodoric roi des Ostrogots vainquit et fit tuer Odoacer, ajoute. » Theodoric ne fit aucun tort aux Romains d’Italie, & même il ne permit point qu’il leur en fût fait. La seule chose dont ils eurent à se plaindre, fut que ce Prince, au lieu de leur restituer le tiers de leurs terres qu’Odoacer avoit réparti entre les factieux qui l’avoient fait souverain d’Italie, il le partagea entre les Ostrogors qui s’étoient attachés à sa fortune. »

Les lettres de Cassiodore parlent de ce tiers en une infinité d’endroits. Nous en avons déja rapporté plusieurs, et nous en rapporterons encore d’autres, lorsqu’il s’agira de montrer qu’à l’exception des Vandales, les Barbares payoient les redevances dont les terres qui leur avoient été accordées à quelque titre que ce fût, étoient tenues envers l’Etat, ainsi et de la même maniere que les Romains qui les avoient possedées avant eux.

Enfin nous trouvons dans le celebre édit de Theodoric un article relatif à ce tiers des terres d’Italie ôté aux Romains et distribué aux Ostrogots. Voici sa teneur. » Qu’aucun Romain ne nous demande ce qui ne peut appartenir qu’à un Os-