Page:Dubos - Histoire critique de l'établissement de la monarchie françoise dans les Gaules, Tome II, 1742.djvu/566

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trogot, & qu’aucun Ostrogot ne nous demande ce qui ne peut appartenir qu’à un Romain. Que celui qui oseroit obtenir de nous par surprise un bien qui ne peut lui appartenir, sçache qu’il en sera depouillé si-tôt que la verité sera venue à notre connoillance, & qu’il sera même obligé à la restitution des fruits qu’il en aura perçus. Au surplus nous voulons que les Ordonnances que nous avons precedemment faites sur cette matiere, demeurent en leur pleine force & vigueur. » On peut juger du contenu de ces ordonnances que nous n’avons plus par ce qui est statué dans la loi nationale des Visigots concernant les terres ôtées aux Romains pour être appropriées, à des Hôtes Barbares à titre de sort.

» Qu’en aucune maniere, il ne soit donné atteinte au partage des terres & des bois ou forêts, fait entre les Romains & les Visigors, & qu’on s’en tienne à ce partage dans toutes les contestations ou l’une des Parties en produira de bonnes preuves. Nul Romain ne pourra donc rien prétendre dans les deux tiers des terres affectés aux Visigots, ni le Visigot ne pourra rien, posséder dans le tiers laissé aux Romains, à moins que quelques biens faisant partie de ce tiers, étant venus à notre disposition, nous ne jugions à propos d’en faire don à un Visigot. Que la posterité même ne touche point à ce partage fait par les ancêtres des Citoyens de l’une & de l’autre Nation qui vivent aujourd’hui, & cela au tems que les Visigots s’établirent dans les Gaules & qu’ils y devinrent les voisins des anciens Habitans. »

Les Bourguignons n’avoient point traité les Romains des Gaules avec autant de dureté que l’avoient fait les Visigots. Nous l’avons deja dit dans les premiers livres de cet ouvrage ; au lieu que les Visigots s’étoient approprié les deux tiers des terres appartenantes au particulier dans les cités qu’ils avoient occupées ; les Bourguignons s’étoient contentés de s’en approprier la moitié dans les cités où ils s’étoient établis.

On ne sçauroit être gueres mieux instruits que nous le som-