Page:Dubos - Histoire critique de l'établissement de la monarchie françoise dans les Gaules, Tome II, 1742.djvu/599

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rois des deux premieres races. L’auteur de la vie d’Austregesilus, évêque de Bourges sous le regne de Thierri, raconte que ce saint fit dispenser par le prince les citoyens de cette ville, de payer une somme qu’ils ne devoient pas, et qu’on vouloit cependant qu’ils donnassent. On a vû déja dans le cinquiéme chapitre de ce livre, que le roi Pepin ayant assemblé un champ de Mars à Orleans, il y reçut des plus grands de l’Etat des presens considérables.

L’usage étoit que les religieuses mêmes, fissent de tems en tems des presens à nos rois. L’article sixiéme du concile tenu en sept cens cinquante-cinq par les soins de Pepin, ordonne aux religieuses de ne point sortir de leur monastere, et il y est dit entr’autres choses : « Que doresnavant les religieuses feroient presenter au roi par leurs agens, les dons qu’elles voudroient lui offrir. »

enfin on vit dans le sixiéme siecle l’entier accomplissement de la prédiction que saint Remi avoit faite à Clovis, quand il le disposoit à recevoir le baptême ; Hincmar nous apprend que ce saint évêque prédit alors au nom de Dieu à Clovis, que ses enfans lui succederoient, et qu’ils seroient revétus de toute l’autorité et de tous les droits que les empereurs Romains avoient eus dans les Gaules.

Parlons à present de quelques usages établis dans ce pays, tandis qu’il étoit assujetti aux Césars, et qui continuerent d’avoir lieu sous les rois Mérovingiens.

Nous avons dit dans le premier livre de cet ouvrage, que les Romains avoient établis dans les Gaules, ainsi que dans les autres provinces de l’empire, des maisons de poste, placées de distance en distance sur les grandes routes, afin de fournir des chevaux frais à ceux qui couroient pour le service du prince, et qui étoient porteurs d’un ordre qui les autorisoit à y en prendre. La vie de saint Paul de Leon, fait foi que Childebert avoit sur la route de Paris en Bretagne de semblables maisons, puisqu’il