Page:Dubos - Histoire critique de l'établissement de la monarchie françoise dans les Gaules, Tome II, 1742.djvu/72

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

changé le nom en celui d’Arboriques, confinoient vers l’année quatre cens soixante et dix, avec les Francs, et que ces Armoriques avoient été dans les tems precedens soumis à l’empire Romain, ainsi que les autres peuples de la Gaule et de l’Espagne, ajoute à quelques lignes de là. » Dans la suite les Visigors envahirent le territoire de l’Empire, & sous Euric ils se rendirent Souverains de ce qui appartenoit encore aux Romains en Espagne, & de celles des Provinces des Gaules qui sont entre le Rhône & l’Océan. Les Armoriques fournissoient alors des Troupes aux Romains, dont ils avoient été autrefois Sujets. Les Francs qui confinoient avec les Armoriques, voullurent se prévaloir pour les soumettre, des troubles ordinaires dans un Etat où l’on a introduit une nouvelle forme de gouvernement. D’abord le Franc se contenta de vexer les Armoriques par des courses pour les amener à son but ; mais voyant bien que toutes ses incursions ne suffiroient point pour cela, il leur fit la guerre dans toutes les formes. Tant qu’elle dura les Armoriques montrérent beaucoup de courage, & ils firent voir un grand attachement aux interêts de l’Empire. Enfin les Francs bien convaincus qu’ils ne pouvoient pas en venir à leur but par la voye des armes, eurent recours à celle de la négociation, & ils proposerent aux Armoriques d’unir les deux Nations par une alliance qui n’en fît qu’un seul Peuple. » Procope raconte que dans la suite et lorsque les Francs furent chrétiens, les Armoriques donnerent leur consentement à l’alliance proposée et que cette union fut suivie d’un traité, par lequel ce qui restoit de troupes reglées aux Romains dans les Gaules passa au service de Clovis. C’est ce que nous rapporterons plus au long dans la suite de cette histoire.

Après tout ce que nous avons écrit concernant les conquêtes d’Euric et le tems où il les fit, le sens du passage de Procope qu’on vient de lire, est très-clair, et tout ce qu’il contient paroît très-vraisemblable, soit par la nature même des faits, soit parce que son récit s’accorde avec toutes les lumieres que les au-