Page:Dubos - Histoire critique de l'établissement de la monarchie françoise dans les Gaules, Tome II, 1742.djvu/95

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» Il semble que la Providence vienne d’envoyer un arbitre pour décider les questions qui s’agitent entre les Communions Chrétiennes. Un Prince aussi éclairé que vous, apprend aux autres hommes en choisissant un parti, quel est celui qu’ils doivent prendre. Votre conversion à la foi Catholique fera donc triompher l’Eglise de ses adversaires, d’autant plus certainement que cette conversion enseigne encore qu’il ne faut point avoir de répugnance à abjurer les erreurs de ses Peres. Si vous avez l’obligation à vos ancêtres de vous avoir laissé un Etat périssable & une Puissance passagere, vos descendans vous auront une obligation bien plus grande, puisque vous leur transmettez un trésor tout autrement précieux, je veux dire, l’avantage de naître dans le sein de l’Eglise : Que l’Empire d’Orient continuë, j’y consens, à se vanter d’avoir un Souverain Catholique ; mais cet Empire ne joüira plus seul d’un pareil bonheur. L’Empire d’Occident le partage maintenant. Un Roi qui regne depuis long-tems, est devenu un nouvel astre, dont les rayons vont éclairer aussi ce dernier Empire. Quel heureux augure que cet astre se soit levé le propre jour de la Naissance du Sauveur du monde, & que vous ayez été régéneré dans les eaux du Baptême, au tems même où l’Eglise celebroit la Nativité de Jesus-Christ. Le jour de Noël déja si cher aux Fideles, va leur devenir encore plus précieux, parce qu’il a été celui où vous vous êtes donné à Dieu & à vos Freres ! Quel sujet pour exercer l’éloquence de nos Orateurs, que l’auguste cérémonie dans laquelle on vous administra le Baptême ! Si je n’y ai point été present corporellement, j’y ai du moins assisté en esprit, quand le jour auquel vous aviez eu la bonté de m’avertir d’avance qu’elle devoit se faire, a été arrivé ; ainsi dans le moment qu’on répandoit sur