Page:Dubos - Histoire critique de l'établissement de la monarchie françoise dans les Gaules, Tome II, 1742.djvu/97

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soleil qui se leve pour tout le monde, & dont aucun pays particulier, n’a droit, pour ainsi dire, de s’approprier la lumiere. Les pays qui ont le bonheur d’en être plus voisins, jouiront, il est vrai, d’une plus grande splendeur, mais ceux qui en sont le plus éloignés ne laisseront pas d’en être éclairés. Vos bienfaits se répandent déja dans tous les lieux, & déja vos Ministres rendent service à tout l’Empire. Continuez à faire les délices des Provinces où brille votre Couronne, & la consolation du reste du monde. Toutes les Gaules retentissent du bruit des heureux évenemens qui arrivent aux habitans de ses Provinces, par votre moyen. Nous-mêmes nous prenons une part très grande à vos succès ; & toutes les fois que vous triomphez, nous croyons avoir remporté une victoire. Votre bonheur n’a point changé la bonté naturelle de votre ame, & vous aimez toujours à faire les œuvres de miséricorde que la Religion nous recommande. C’est en exerçant votre charité que vous donnez les plus grandes preuves de votre puissance. Voilà sans doute le motif qui vous a engagé à demander qu’on remît entre vos mains le fils de l’illustre Laurentius qui vous est si dévoué, & qu’on exécutât promptement l’ordre que l’Empereur Anastafe avoit donné à ce sujet-là. J’ose me vanter d’avoir obtenu de mon Maître Gondebaud, qu’il fît en cela votre volonté. Il est Roi de la Nation, mais cela n’empêchera point que dans les occasions, vous ne trouviez en lui toute sorte de déference. Je vous recommande ce fils de Laurentius qu’on vous envoye, & que je félicite sur son bonheur, quoique je le lui envie. Il est moins heureux à mon sentiment d’être rendu à son pere, que d’être remis entre les mains de notre pere commun. »

Avant que de rapporter ce qui se trouve dans d’autres lettres