Page:Dubos - Réflexions critiques sur la poésie et sur la peinture, Tome 2,1733.djvu/17

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

fin n’est pas d’être loüé sur la correction et sur le brillant de sa composition ; deux choses qui ne persuadent point, mais de nous amener à son sentiment par la force de ses raisonnemens, ou par le pathétique des images que son invention lui fournit, et dont son art ne lui enseigne que l’oeconomie. Or il faut être né avec du génie pour inventer, et l’on ne parvient même qu’à l’aide d’une longue étude à bien inventer. Un homme qui invente mal, qui produit sans jugement, ne mérite pas le nom d’inventeur. ego porro ne… etc. , dit Quintilien, en parlant de l’invention. Les regles qui sont déja réduites en méthode, sont des guides qui ne montrent le chemin que de loin, et ce n’est qu’avec le secours de l’expérience, que les génies les plus heureux, apprennent d’elles comment il faut appliquer dans la pratique leurs maximes succinctes et leurs préceptes trop generaux. Soïez toûjours pathétiques, disent ces regles, et ne laissez jamais languir vos spectateurs ni vos auditeurs. Voilà de grandes maximes, mais l’homme né sans génie, n’entend