Page:Dubos - Réflexions critiques sur la poésie et sur la peinture, Tome 2,1733.djvu/55

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une pareille matiere, les faits sont plus éloquens que le raisonnement ne peut l’être. Que ceux qui ne voudront pas se donner la peine de lire cette histoire, fassent du moins refléxion sur la vivacité de la jeunesse, sur sa docilité, sur les voïes sans nombre, dont nous n’avons indiqué qu’une partie, et qui peuvent toutes en particulier, conduire un enfant jusques à une situation où il puisse cultiver ses talens naturels. Ils seront convaincus qu’il est comme impossible, que de cent génies, un seul demeure toûjours enseveli, à moins que par une bizarrerie particuliere le hazard ne le fit naître parmi les tartares calmucs, ou qu’on ne l’eut transporté dès son enfance chez les lappons.


des études et des progrès des peintres et des poëtes.

le génie est donc une plante, qui, pour ainsi dire, pousse d’elle-même ; mais la qualité, comme la quantité de ses fruits, dépendent beaucoup de la culture qu’elle reçoit. Le génie le plus