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temps par les lamas, les enfants nés dans ces conditions sont soumis à un examen final qui détermine, grâce à la présence de marques distinctives consacrées par la tradition sur le corps de l’élu, celui des enfants en qui s’est réincarnée l’âme errante du Dalaï-Lama.

L’insistance qu’à mise la délégation lamaïque à réclamer le retour à Lhassa du Panchen-Lama avant cette réincarnation peut faire croire à un renforcement du clan des lamas et par conséquent de l’influence du gouvernement chinois au Thibet, au détriment évident de l’influence anglaise. On reste pourtant assez perplexe quand on sait que la délégation s’est embarquée au Bengale pour la Chine et que si la situation au Seu-Tchouen et au Sin-Kiang n’offrait pas assez de sécurité, le Panchen-Lama, pour regagner le Thibet, s’embarquerait pour Calcutta. On se représente difficilement qu’un tel itinéraire puisse être employé sans l’agrément complet du gouvernement britannique, et il est alors permis de se demander quelles nouvelles intrigues les Anglais ont nouées par là.

—Le conseil des affaires politiques de la Mongolie intérieure autonome, sous le contrôle du gouvernement central de Nankin, est entré officiellement en fonctions le 23 avril, à Pailing-miao, où étaient réunis les princes et les ducs, chefs des différentes bannières et ligues mongoles, ainsi que les représentants officiels de l’autorité centrale. La Mongolie intérieure, qui borde la Chine et qui s’étend au-dessous de la Mongolie extérieure qui borde la Sibérie, est donc devenue autonome, tandis que cette dernière est, comme on sait, sous l’autorité effective des Soviets.

La nouvelle prend tout son intérêt du fait que les Japonais, après l’affaire de Mandchourie, ont déjà mordu sur la partie orientale de la Mongolie intérieure, et que le gouvernement de Nankin a été prévenu par de hautes personnalités chinoises et mongoles que les Japonais se préparaient à pousser plus avant leur occupation. Il y a dans le Tchahar, disentelles, quantité de bandits, dont la suppression pourrait être pour les Japonais un excellent prétexte pour avancer; aussi demandent-elles l’appui de Nankin pour armer la cavalerie mongole.

Pour l’instant, toutefois, les Japonais n’invoquent