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cou, au moment où celui-ci pouvait se croire menacé, n’ont été, de la part de leurs gouvernements, que des expédients qui, par définition, ne devaient apporter aucune solution et ne pouvaient même rien changer au fond du problème du Pacifique, lequel reste entier.

Dans son rapport annuel sur les problèmes économique mondiaux pendant l’année 1933, le département äu commerce de Washington fait ressortir un accroissement considérable des exportations japonaises à destination de l'Amérique latine, des Philippines, des Indes néerlandaises, de l'Australie, de certains pays d'Afrique, de la Grande-Brelagne, de la France, de l'Espagne, de la Norvège el de la Suède aux dépens des exportations américaines. En Chine seulement les États-Unis ont maintenu leur position el même les exportations japonaises y sont tombées de 13,95 pour cent à 9,71 pour cent du fait du boycotlage.

La concurrence est toujours à l'arrière-plan des faits et gestes américains el japonais en Chine, et sous couleur d'aider celle-ci d’une manière quelconque Américains et Japonais n'ont jamais songé qu'à s'y faire concurrence. C'est pourquoi, bien que l’Amé- rique ait refusé de se joindre à la Société des Nations, des experts américains sont tout de même envoyés en Chine en vue de la réorganisation du pays; c'est pourquoi aussi le rapprochement sino-japonais actuel n’est pas fait pour plaire à Washington.

Un mot sur ce rapprochement. Nous l’attendions depuis la fin du conflit de 1931-1933 parce qu’il est, avons-nous écrit souvent, dans l'ordre de la politique sino-japonaise. Il se fait sans bruit, sans éclat, à la chinoise. Les dépêches du Japon l’ont mentionné avec la discrétion qu'il fallait. Les Chinois, pour éviter qu'il ne fût interprété au dehors comme une reconnaissance du Mandchoukouo, l'ont fait pour ainsi dire par personne interposée.

Il devait essentiellement se traduire par la reprise du trafic ferroviaire direct entre Pékin et Moukden. Or au lieu que le gouvernement chinois parût dans le nouveau règlement, ce fut une entreprise chinoise privée qui assuma la charge du trafic.

Les Japonais ne soulevèrent aucune difficulté pour les modifications qu’apporta au règlement le ministère