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table que le gouvernement chinois réussît à placer des emprunts à l’étranger pour construire des lignes concurrentes du Sud-Mandchourien.

Un autre journal, le Jiji Shimpo du 22 octobre, se plaint également de cette concurrence. Il conclut par des considérations générales sur les intérêts du Japon en Mandchourie et exhorte ses lecteurs à s’intéresser activement à cette contrée et à encourager le gouvernement à y sauvegarder les positions économiques acquises par le Japon.

Mais le programme ferroviaire en Mandchourie n’est pas la seule indication de la nouvelle attitude politique de la Chine à l’égard du Japon. On apprenait dernièrement de Tokio que le ministre des affaires étrangères chinois, M. C. T. Wang, avait présenté au chargé d’affaires à Nankin une demande de restitution à la Chine de la concession japonaise de Hankéou. Avant même la réponse du gouvernement de Tokio, la presse japonaise s’étonne de la démarche du ministre chinois. La République chinoise, à son avis, devrait adopter une attitude plus conciliante au moment où elle s’efforce d’obtenir l’aide des puissances nécessaires à sa réorganisation. Le Jiji se demande si Tchiang Kaï Chek et Tchang Sue Liang, qui se sont entretenus à Nankin récemment, n’ont pas pris de mesures pour évincer peu à peu les Japonais de toute la Chine.

Or au moment où surgissent ces difficultés entre Chinois et Japonais, éclate entre ces derniers et Moscou un incident que les télégrammes de presse ont relaté. Des inspecteurs russes ont reproché depuis plusieurs mois à la direction de la succursale de Vladivostok de la Banque de Corée de spéculer sur le change d’une façon illicite ce qui permettait aux entreprises japonaises de prendre une extension rapide et facile au détriment, disaient-ils, des entreprises russes.

Finalement une perquisition eut lieu à la banque, et l’ordre de fermeture suivit. Le préjudice pour le Japon était considérable, cette banque finançant la plupart des pêcheries du Kamtchatka louées au Japon, les exploitations minières, forestières, pétrolières par les Japonais.

Le gouvernement japonais protesta par la voix du ministre des finances, qui déclara que la succursale de