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Page:Duboscq - Extrême-Orient, 1931 - 1938, 1938.pdf/114

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RAPPROCHEMENT ANGLO-JAPONAIS EN ASIE

5 Décembre 1934.

Il y a trois mois nous écrivions ici : « Il ne saurait être question de conquête des Russes sur la Perse et l’Afghanistan, mais d’avantages économiques facilitant par certains arrangements leur avance, économique toujours, vers le golfe Persique et la mer d’Oman… En Perse, en Afghanistan, au Turkestan chinois la querelle russo-anglaise a repris de plus belle. Étant donné la tension, d’ailleurs relative, des rapports russo-japonais, Londres peut être tentée d’employer cette tension à son profit. Provoquer des réactions chez les Japonais en montrant les Russes agressifs n’est pas une politique nouvelle, etc. »

Depuis lors, la tendance des Anglais à se rapprocher des Japonais s’est accentuée au point que, l’imagination aidant, l’on est allé, sans la moindre raison sérieuse, jusqu’à parler, à la suite d’un journal anglais trop peu avare de nouvelles sensationnelles, de la résurrection de l’alliance anglo-japonaise.

Inutile de prendre des airs sibyllins pour expliquer l’attitude nouvelle des Anglais à l’égard des Japonais. D’une part, l’activité des Soviets en Asie centrale et occidentale, d’autre part la fin de l’omnipotence du dollar et les difficultés dans lesquelles se débattent les États-Unis. Voilà des faits. Tout le reste n’est qu’hypothèses.

Le dollar peut regagner un jour sa position d’autrefois, mais ce qui ne changera pas c’est la volonté et le besoin des Russes de se pousser en Asie. Au fur et à mesure que grandit l’obstacle japonais à l’horizon oriental, les Russes inclinent vers le sud. Les Anglais voient dans le Japon la seule puissance capable de détourner aujourd’hui de la Perse et demain des Indes