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Page:Duboscq - Extrême-Orient, 1931 - 1938, 1938.pdf/115

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l’activité débordante des Soviets. Peut-être les Anglais ne se représentent-ils pas encore très bien l’idée que les Japonais, à tort ou à raison, se font d’eux-mêmes, mais les pourparlers navals en cours les y aident évidemment, et ils apprécieraient d’autant leurs services éventuels.

En tout cas, il n’est pas douteux que ce ne soit le tour de l’influence russe, après l’influence anglaise, de gagner en Perse et en Afghanistan. Il n’est pas sans intérêt de signaler que les grands travaux de communications en Perse dans la direction du golfe Persique sont maintenant activés et que cet effort coïncide avec ce que l’on sait du renouveau des relations russo-persanes dont nous avons parlé à plusieurs reprises. Le lecteur nous saura sans doute gré de reproduire les renseignements suivants contenus dans le Bulletin de la chambre de commerce franco-persane :

C’est au cours de 1925 que fut décidé l’établissement de la ligne mer Caspienne-golfe Persique, déjà étudiée par des ingénieurs français ; les travaux commencèrent en 1927. La longueur de ce Transpersan nord-sud doit être de 1 552 kilomètres, de Bender-Chahpour, sur le golfe Persique, à Bender-Chah sur la mer Caspienne. Le tronçon nord, de Bender-Chah à Téhéran, qui doit mesurer 458 kilomètres, est en exploitation sur 130 kilomètres ; le tronçon sud, Téhéran-Bender-Chahpour, 1 000 kilomètres, fonctionne déjà sur 305 kilomètres, le nivellement et le ballastage étant effectués sur 120 kilomètres. Il reste à construire 1 117 kilomètres en tout.

Des contrats de construction avaient été passés avec la Société française de construction des Batignolles, qui a posé le pont métallique du Karoun ; mais le gouvernement a confié l’achèvement du chemin de fer à un groupe dano-suédois, la société Kampsax, qui doit avoir terminé les travaux dans le délai de six ans à partir de 1932. Les ports de Bender-Chah et de Bender-Chahpour seront construits sous la direction d’ingénieurs danois et norvégiens.

Ces renseignements qui complètent ceux que nous avons donnés dans nos articles précédents témoignent au moins une reprise d’activité de la vie économique de la Perse. On sait trop que cette activité ne se fait pas sous l’égide de la Grande-Bretagne pour douter des influences qui l’inspirent et la secondent.

Mais ces influences sont-elles seulement russes ou bien sont-elles russo-japonaises, comme certains télégrammes de presse pourraient le faire croire ? L’intérêt japonais pour la partie de l’Asie qui nous occupe