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Page:Duboscq - Extrême-Orient, 1931 - 1938, 1938.pdf/131

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L’ARMÉE : ÉLÉMENT PERMANENT DE LA POLITIQUE JAPONAISE

17 Juillet 1935. (Tokio, Juillet.)

Les télégrammes ont relaté le dernier incident survenu au Tchahar entre Chinois et Japonais. Incident purement local, disent avec insistance les officiels japonais, mais incident qui peut, selon moi, servir à saisir une des particularités de la politique japonaise. Certains y voient une étape de plus vers le but des Japonais, qui envisageraient, d’après eux, une pénétration économique de la Chine du Nord, appuyée militairement.

Mais ce qui me frappe le plus, c’est qu’à l’occasion de l’incident du Tchahar, les militaires se sont manifestés d’une façon qui permet peut-être mieux qu’une autre de comprendre leur rôle dans la politique japonaise.

Mais d’abord qu’entend-on par les militaires du Japon ?

J’ai déjà dit (29 mai) que les militaires ne constituaient pas un parti politique et qu’ils n’avaient que faire du pouvoir puisque, sans l’avoir, ils obtenaient tout ce qu’ils voulaient. D’ailleurs, depuis 1890, date de la Constitution, actuellement en vigueur, l’empereur exerce le commandement suprême de toutes les forces militaires. En conséquence, le ministre de la guerre et celui de la marine, qui sont en même temps, le premier, chef d’état-major de l’armée, le second, chef d’état-major de la marine, ne dépendent pas du gouvernement, mais ressortissent immédiatement de l’empereur. Il s’ensuit qu’en tout ce qui concerne l’armée et la marine, le cabinet ministériel n’a aucun droit d’intervenir directement. Le rôle du gouvernement, au point de vue militaire, consiste seulement